mercredi 28 mai 2008

Focus sur Rodrigo Palacio

Actuellement, de nombreux jeunes talents sud américains n’attendent plus longtemps pour succomber à l’ivresse que suscite le football européen, tout en connaissant de plus ou moins bonnes fortunes. Des joueurs argentins comme Andres d’Alessandro, ou dans une moindre mesure Nicola Burdisso se sont cassés les dents en tentant très jeunes la grande aventure Européenne. A ce principe, l’argentin Rodrigo Palacio fait figure d’exception.

Fort de son jeune âge (25 ans) et d’un talent révélé très tôt qui n’a de cesse de susciter les convoitises de quelques grands acteurs des championnats européens comme Arsenal, le FC Barcelone, Chelsea ou encore l’Olympique de Marseille, le vif attaquant aurait très bien pu se résoudre à embrasser très jeune des horizons propices à une rapide reconnaissance internationale. Rien de tout cela. Palacio a su rester fidèle à Boca Juniors, club qui l’a élevé au rang de star. Une indéniable preuve de maturité qui lui vaudra une place de titulaire en puissance chez les "Xeneize", de même qu’un statut de chouchou dans les travées de l’exigeante Bombonera, même si celui-ci n’a pas été formé au club. Le joueur, reconnaissable à queue de rat, a débuté sa carrière professionnelle dans le club d’Huracan, mais c’est à Banfield, la saison suivante que Palacio commence réellement à éclabousser de son talent la Primera Division.

Occupant depuis de nombreuses saisons le front de l’attaque « Xeneize », La Joya (le Bijou), forme avec le fantasque mais efficace Martin Palermo une doublette complémentaire, dont la seule évocation en Argentine suffit à faire pâlir les formations du championnat local. Avec en première ligne l’ennemi de toujours des Boca Juniors, je veux bien sûr parler de River Plate, dont les épiques confrontations du « superclasico » sont synonymes de vie ou de mort pour ces deux fleurons du football argentin.

A la différence de son capitaine Martin Palermo dans le rôle d’un avant centre très physique qui met à profit sa puissance et sa fougue pour transpercer les défenses adverses, Rodrigo Palacio, lui s’affirme plutôt par sa polyvalence. Pouvant jouer second attaquant ou même ailier, il est plus à même d’ouvrir les espaces et d’offrir des passes décisives à destination de El Loco. De plus, son petit gabarit, sa ruse et vélocité lui offrent une étonnante propension à déborder qui laisse peu de répit à son compteur but (46 buts en 109 matches depuis 2005 avec Boca).

Ses solides états des services en club lui valurent sa première sélection albiceleste en 2005 contre le Mexique en match amical. Le sélectionneur Jose Pekerman lui réitèrera sa confiance pour le mondial allemand. Conscient de la concurrence qui règne aux avants postes avec Crespo, Tevez, Messi et Diego Milito… le joueur de Boca Juniors devra se contenter d’un rôle de second couteau. Il jouera donc très peu et ne marquera pas. Il peut tout de même se targuer d’avoir été le seul joueur de la sélection à évoluer en Primera Division. Puisse la prochaine Copa America l’occasion pour lui de s'affirmer davantage, en essayant par exemple d'évincer un Crespo sur la pente descendante.

Celui qui était presque officiellement annoncé en Catalogne lors du mercato 2007 nous gratifiera-t-il de son football sur pelouses de notre Vieux Continent. Je ne vous cache pas que j'aimerais bien voir le numéro 14 xeneize reprendre celui laissé vacant par Thierry Henry à son départ d'Arsenal.

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