jeudi 8 novembre 2007

Fenerbahçe, un club qui voit grand


Forcément dans l'ombre des grands clubs européens, le club turc de Fenerbahçe a prouvé merceredi qu'il pouvait être ambitieux notamment en Champions's League, comme en atteste sa large victoire contre le PSV sur le score de 2-0.

D'importants moyens financiers pour un recrutement de taille, un effectif riche, un brillant palmarès et une récente sollicitation au G-14 font du champion en titre un important outsider sur la scène européenne.

L'équipe, présidée par le magnat Aziz Yildirim, est le club turc possédant la plus forte puissance financière avec un bilan chiffrant à 165 millions de dollars, devançant ainsi Galatasaray, son grand rival.

Contexte


Il est avant tout nécessaire de préciser le contexte particulier dans lequel s'inscrit football turc. La Süper Lig est essentiellement dominée par Galatasaray et Fenerbahce, à cette suprématie vient se greffer le challenger Besiktas et les outsiders comme Trabzonspor ou Bursaspor, tous clubs d'Istambul. Fenerbahçe et Galatasaray se partagent les deux tiers des titres de champion.

La rivalité entre les deux leaders stambouliotes est telle que les choses tournent souvent au vinaigre entre certains supporters fanatiques de leur club, dans et en dehors des stades. Petite anecdote plus sympathique toutefois, la ferveur turque prend des proportions telles que le record de décibels fut atteint dans le chaudron Inönü, lors du derby Besiktas-Fenerbahçe par 132 décibels (un marteau piqueur n'excède pas 130 db).

A l'instar d'un Roman Abramovitch ou d'un JMA, le très influent milliardaire Aziz Yildirim a investi en 1998 dans le club à coup de billets avec pour objectif de construire une équipe capable - au delà de remporter les championnats - de gagner la Champion's League. Le pari peut paraître un peu ambitieux, mais Fenerbaçe avec sa seconde place dans le groupe G, n'est pas loin de composter son billet pour la phase suivante. Elle pourra déjà s'enorgueillir de pouvoir revêtir sa tenue de soirée...

Autrement que d'attirer des joueurs capables de se mesurer aux plus grands, cette capacité financière permet également au club de la rive droite d'Istambul de s'adonner aux prérogatives classiques d'un grand club européen : agrandissement du stade (55 000 places), centre d'entraînement ultra-moderne, merchandising, chaîne TV, optimisation des ventes de billets ("rien" que 40 millions de recettes) ou même les cartes de crédit "Fenerbahçe"...

Le palmarès

L'antre de Şükrü Saracoğlu a été le témoin de nombreux succès en Süper Lig. A titre indicatif, on leur attribuera 4 succès depuis 2000 dont le dernier sacre date de la saison dernière. Les années 1990 furent beaucoup moins fructeuses avec un seul titre en 1996, regardant souvent son rival triompher depuis son rang de vice champion.

La victoire de Galatasaray, l'ennemi juré, en coupe de l'UEFA et en Supercoupe d'Europe la même année, a réaffirmé aux "canaris" leur volonté de voir un peu plus loin que le championnat national.

L'effectif

La plupart des clubs turcs (ou grecs) ont la capacité d'attirer des joueurs qui voient là l'opportunité de relancer leur carrière restant prometteuse ou bien des joueurs en fin de cycle qui aspirent à une lucrative préretraite.

Le transfert le plus retentissant a été bien sûr la venue de Roberto Carlos au Fenerbahce, on espère bien qu'à 34 ans, le brésilien a encore du talent à revendre sur son côté gauche. En outre, l'équipe emmenée par le stratège Zico, compte désormais des stars mondiales :
  • Mateja Kezman : l'ancien "attaquant tueur" du PSV, après deux mornes passages à Chelsea et à l'Atletico Madrid, espère néanmoins rapidement réouvrir son compteur but.
  • Stephen Appiah : le magnifique milieu défensif ghanéen est une pièce maîtresse du dispositif turc depuis 2 saisons entières.
  • Alex de Souza : c'est réellement le chouchou, la "star" des supporters, le milieu offensif et capitaine brésilien se charge des coups de pied arrêtés. 60 buts depuis 2004.
  • Diego Lugano : le brésilien s'impose en défense centrale, élu meilleur défenseur sud américain avant son transfert en terre turque.
  • Deivid : l'imposant attaquant brésilien a je trouve un profil semblable à celui d'Adriano, mais avec la réussite en plus, 2 buts en C1 (voir et revoir celui contre l'Inter)


On s'attend donc cette saison à ce que le Fener' remporte encore le championnat, bien que Galatasaray soit premier avec 3 points d'écart. Seul l'avenir nous dira si, après avoir failli faire plier l'Inter en C1, la stratégie du "Chelsea turc" se révelera payante sur le plan européen.

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